petit mouchoir perdu
La rue renifle, se mouche, de sa dernière averse
Le long du trottoir, l’eau file vers son réservoir.
Un petit mouchoir tout fripé, pas fier, et mouillé,
S’accroche a mes pieds de caoutchouc et se met a crié :
« Il était tant que tu me ramasses, j’allai me noyer »
Que veux tu, me dit-il ! Je suis un peu sale, tout trempé.
Ce matin je me suis réveillé dans la poche d’une jouvencelle,
Son étourderie m’a laissé tombé comme un vieux chiffon usé.
Avant l’armoire de grand’mère, j’habitais du côté de Cholet,
Fil de coton où de lin blanc cassé, bien tissé, j’étais très carré.
De couleurs où à fines rayures, j’étais toujours très occupé,
Aux grands-père, d’un revers, j’ai balayé leur moustache.
Plier bien en quatre, parfumé de Muguet où, de patchouli
J’étais dans sa pochette veston quand ton père a dit : Oui
J’essuyais, le visage de peur et de sueur, des hommes de la terre.
La tête dans son mouchoir, un homme ça pleure aussi, Pardi !
Les femmes me faisait tomber à leurs pieds, pour être courtisée, puis
La fille promise a brodé ses initiales, sur un côté, au point lancé.
Caché au fond d’une poche, l’encre a déteint sur un papier,
Je t’ai servi de bavoir oublier, puis de chapeau, un jour d’été,
Dans ton école maternelle, j’ai aussi fais la chandelle, en récré.
Nettoyer la craie de ton ardoise, et Colin–Maillart sans histoire,
Panser tes genoux écorchés, remit la chaîne de ta bicyclette.
Caché tes billes, les larmes de fessées que t’avais pas volé,
Tu sais ! C’est toute une mémoire, le noeud dans un mouchoir
Un petit morceau de tissu, pas plus gros qu’un mouchoir de poche.
Et si j’avais été un mouchoir en Papier ....
le noeud tu n'aurais pas fait.......